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29 novembre 2008

° Médias 29 nov. 2008, 6h51 Lettre de cachet Par

° Médias 29 nov.  2008, 6h51
Lettre de cachet

Par LAURENT JOFFRIN

En ces temps d’états généraux de la presse, certains magistrats rêvent-ils d’un retour à l’Ancien Régime ? En tout cas, c’est une lettre de cachet qu’a utilisée Mme Muriel Josié, vice-présidente du tribunal de Paris, à l’encontre de notre ami Vittorio de Filippis, journaliste à Libération et ancien directeur de la publication de notre journal, avec attaque de la maréchaussée à l’aube, fouille au corps et enfermement temporaire.

Tout ça pour quoi ? Pour un procès en diffamation dans lequel nous avons déjà obtenu gain de cause à plusieurs reprises, prolongé artificiellement par la volonté d’un plaignant acharné. Faut-il rappeler à cette juge d’instruction manifestement peu instruite que dans ce genre d’affaire, où la responsabilité du journal a consisté à publier un texte contesté, on ne recourt pas à la contrainte par corps mais à une convocation normale, à laquelle Libération a toujours déféré ? Il est possible qu’une de ces convocations se soit égarée. Mais il faut aussi rappeler à cette juge sans jugeote que l’adresse et le numéro de notre journal, qui n’est pas clandestin, sont connus, et que nos avocats, dont le nom et l’adresse figurent au dossier, répondent toujours courtoisement aux demandes de la magistrature. Au lieu de ces moyens de justice de bon sens, Mme Josié a préféré faire arrêter, devant sa famille, et menotter un homme qui s’est contenté d’héberger sur son site le commentaire d’un internaute.

Les journalistes ne demandent aucun privilège et Libération s’emploie à respecter la loi sur la presse comme les autres lois. Mais il ne faudrait pas que dans une atmosphère de fermeté policière croissante, cette interpellation stupide et volontairement humiliante puisse servir de précédent pour que se déploie, peu à peu, un arbitraire judiciaire dont on a vu ailleurs les conséquences et qui finit par menacer tous les citoyens.

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